Le nombre d’installations aidées en agriculture en légère baisse en 2018
Le détail par filière :
En viticulture, le nombre d’installations baisse à nouveau : 9 installations en 2017, 6 en 2018 dont 3 comportant une partie en cave coopérative et une partie en cave particulière. A noter que toutes ces installations ont été réalisées par des porteurs de projet issus de famille de viticulteurs, la plupart après un détour professionnel. La moitié souhaite créer une cave particulière.
En maraîchage et en arboriculture, naviguant entre 0 et 2 installations entre 2013 et 2015, on compte encore 7 installations en 2018, dont 6 en arboriculture, après une année déjà consistante en 2017 (6 projets). Mais au-delà du nombre d’installations, c’est la nature des projets qui interpelle. On assiste à un quasi abandon des projets individuels, hors cadre familial, le plus souvent en Bio avec commercialisation en vente directe (1 seul projet de ce type), au profit de reprises le plus souvent familiales, sur des exploitations de taille conséquente avec commercialisation en circuits longs (coopératives, expéditeurs). La moitié d’entre elles sont en Bio. Il semble s’agir d’une tendance assez nette au vu des projets actuellement à l’étude.
En élevage, le nombre de projets est stable, avec 10 installations en 2018, exactement dans la moyenne de ces dernières années. Il s’agit pour près de la moitié d’installations en bovins viande, le reste en élevage porcin, avicole, ovin et caprin viande. A noter donc qu’il n’y a eu aucun projet en production de lait avec ou sans transformation.
Le profil des installations a évolué
S’agissant des porteurs de projet, ils ont entre 23 et 40 ans avec une moyenne de 31 ans. 43% ont une formation agricole de niveau Bac+2 ou plus, 30% sont des femmes, 52% s’installent hors du cadre familial, 57% en zone de plaine, 9% en zone défavorisée simple, et 34% en zone de montagne. On peut retenir de ces chiffres que le niveau de professionnalisation est en constante augmentation, la proportion de femme baisse depuis 3 ans mais reste soutenue, et que la proportion d’installations hors cadre familial est élevée, tous les ans bien au-dessus de la moyenne nationale. 2018 vient confirmer cette tendance dans le département.
Concernant la nature des projets, 56% sont en Bio soit le plus fort taux jamais enregistré pour ce mode de production, largement au-dessus de la moyenne nationale. 65% prévoient de commercialiser tout ou partie de leur production en vente directe, soit près de 2 fois plus qu’en 2017 pour retrouver des niveaux atteints en 2014 et 2015. Enfin 48% réalisent de la transformation, une petite moitié d’entre eux étant des caves particulières.
Le montant moyen des investissements des 3 premières années d’installation est de 254342€ par projet soit une forte augmentation par rapport à l’année précédente (144226€). La variabilité est très importante, allant de 18228€ à 740362€, ce qui traduit la large palette des projets accompagnés par la Chambre d’agriculture. Les annuités en 3ème année s’élèvent à 24900€ en moyenne et le revenu disponible prévu est de 27082€ par exploitant, en hausse significative également par rapport à l’année précédente. En terme d’emplois, ces projets représentent 33 chefs d’exploitation (avec les associés et conjoints collaborateurs) et 21 salariés en équivalent temps plein soit 54 emplois directs, et beaucoup plus encore d’emplois indirects.
Evolution du nombre d’installations par filière depuis 2010
Ce qu’il faut retenir
Le nombre d’installations aidées reste proche de celui de 2018, même s’il est loin d’assurer le renouvellement des générations. On constate également une forte hausse du nombre d’installations en Bio et le maintien d’un taux élevé de projets en circuits courts et/ou avec transformation.
Les projets accompagnés sont également extrêmement divers, allant de 18228€ à 740362€ d’investissements, avec des problématiques de plus en plus complexes (techniques, réglementaires, commerciales, subventions,…). Dans ce contexte d’augmentation des besoins d’accompagnement et de suivi des porteurs de projet, la Chambre d’agriculture a adapté son offre de service. Elle propose ainsi un accompagnement à l’émergence gratuit afin d’aider le candidat à réfléchir aux grandes lignes de son projet. Si ce projet prend forme et que l’idée de s’installer se confirme, un diagnostic de faisabilité et un suivi sur 4 ans sont ensuite mis en place (prestations payantes). Les conclusions sont ensuite synthétisées dans un document concis et didactique sous la démarche ProAgri développée par le réseau national des Chambres d’agriculture.
Georges YAU, Service Entreprises
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