Conjoncture avril 2024 : Arboriculture et Maraichage

Pour la France, en 2023, nous n’avons pas déploré de gel significatif dans les principaux bassins de production d’abricots. La production s’est située autour de 123 000 tonnes soit équivalente à celle de 2022 et inférieure de 18 % par rapport à la moyenne 2018/2022.

Cette année, même si la situation de la sècheresse reste préoccupante en Roussillon, c’est le déficit de production dans le Gard, la Crau et surtout en vallée du Rhône qui est le fait marquant de ces prévisions de récolte au niveau Français alors qu’en Roussillon, la charge est à ce jour correcte.

Difficile d’attribuer le déficit de charge à une cause précise, sans doute la combinaison d’un phénomène d’alternance, après une production 2023 abondante sur certaines variétés, de températures élevées cet hiver et de pluies à la floraison ?

A ce stade, les prévisions font état d’un potentiel de production en France de 87 800 T soit une baisse de 29 % par rapport à 2023 et de 13% par rapport à la moyenne 2018-2022.

En Europe en 2023, la récolte d’abricots a été marquée par un peu de gel en Grèce, dans le Nord de l’Italie, des phénomènes de chute de bourgeons liées au manque de froid hivernal notamment dans la région de Murcia, une météo capricieuse autour de la floraison avec des à-coups brutaux de températures et des orages de grêle dans le Gard et la Vallée du Rhône.

Cette année, pas de gel significatif, pas de catastrophe climatique remarquable mais pourtant, un potentiel de production moyen dans la plupart des zones de production et déficitaire dans d’autre et notamment en vallée du Rhône.

En 2024, la production européenne d’abricot est prévue autour de 524 000 tonnes soit production stable par rapport à 2023 et en hausse de 2% par rapport à la moyenne 2018-2022.

Par rapport à l’an dernier, l’Espagne est en hausse, l’Italie est stable, la Grèce et surtout la France sont en recul, tel est le panorama de la prévision d’abricots en 2024.

Après deux années 2020 et 2021 très déficitaires autour de 400 000 tonnes, 2022 et 2023 ont été des années moyennes autour de 500/550 000 tonnes, mais bien en dessous de 2017 ou 2019 où la production se situait autour de 650 000 tonnes.

L’espèce abricot est sans doute une des espèces les plus ballotées par les effets du changement climatique. Hivers doux, températures élevées au printemps, gels tardifs…tous ces phénomènes ont des effets sur la production d’abricots et ces effets sont souvent difficiles à analyser, à interpréter, à comprendre.

Sur cette espèce, la création variétale et l’évaluation de cette création variétale est une priorité pour pouvoir se confronter à ces bouleversements à court et moyen terme.

Cette année, les températures douces de l’hiver n’ont pas permis de satisfaire les besoins en froid de certaines variétés dans certains bassins de production. Parfois ce sont les températures élevées du début du printemps qui ont pénalisé la nouaison, sans parler des effets de la sècheresse ou des températures excessives de l’été 2023…. Il y a beaucoup de réactions de cette espèce qu’on a du mal à expliquer ce qui en fait une espèce capricieuse et risquée pour les arboriculteurs et qui en décourage même certains. 

Il faudra également surveiller de près les effets de la sécheresse qui continue de sévir un peu partout mais plus particulièrement en Catalogne et en Roussillon. Et même si la région de Murcia a déjà débuté les récoltes des variétés précoces, il peut encore se passer beaucoup de choses jusqu’à la fin de la campagne abricot.