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Bilan de campagne 2023 - Bilan phytosanitaire

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La campagne 2023 bat une nouvelle fois un triste record avec des rendements historiquement très bas. Deux facteurs majeurs caractérisent cette campagne et expliquent le faible niveau de rendement : une sécheresse inédite qui dure depuis un an et demi et de très fortes chutes de grêle le 12 septembre sur de nombreux secteurs viticoles alors que la récolte départementale n’était rentrée qu’à moitié.

Accidents climatiques

Sécheresse

C’est le principal marqueur de la campagne 2023. La sécheresse a été historiquement forte sur l’ensemble du vignoble départemental, dans la mesure où elle sévit depuis avril 2022. Les cumuls de pluie d’avril 2022 à avril 2023 sous les 200 mm représentent moins que la moitié d’une année moyenne, entrainant des niveaux de remplissage des sols au plus bas au moment du départ en végétation.

Du mois d’avril au mois de juillet 2023, des pluies ont tout de même permis d’accompagner la croissance végétative, à des niveaux variables selon les secteurs. Ainsi, entre le 1er avril et le 30 juillet, il a pu tomber jusqu’à 240 mm sur des secteurs situés en arrière-pays comme à Saint Paul de Fenouillet alors qu’il n’est tombé qu’une 100aine de mm sur le Rivesaltais. Sur la station météo de Perpignan, seul le mois de juillet n’a pas été déficitaire par rapport à la normale.

Conséquences du stress hydrique sur la vigne

Elles varient selon la situation géographique des parcelles et la composition du sol.

Ainsi, les parcelles situées sur des secteurs ayant bénéficié de plus de pluies durant la campagne végétative ont pu se développer correctement. On citera notamment les vignes situées dans le Vallespir et les Fenouillèdes, et à moindre mesure les vignobles des Albères et de la Haute et Moyenne Vallée de l’Agly.

Sur le reste du département, quelques pluies efficaces tombées au bon moment ont permis de maintenir fonctionnelle une végétation souvent peu importante, et aux raisins de se développer correctement.

Le cas des parcelles aux sols plus argileux fut souvent critique avec des végétations très peu développées (rameaux de 10 cm parfois), des problèmes d’aoûtement des rameaux, voire dans certains cas des problèmes de mortalité partielle ou totale des souches. Dans les cas extrêmes, le stress hydrique a également eu une incidence sur le taux de débourrement. Nous avons également constaté que le phénomène s’est accentué sur les parcelles taillées tardivement.

La sortie de raisin sur l’ensemble du vignoble a été généralement bonne mais le rendement final forcément impacté par le manque d’eau, à différents niveaux en fonction des situations. Sur les vignes les plus touchées par le stress hydrique on a constaté des taux de coulure très importants, tous cépages confondus, et des dessèchements précoces de grappes ou parties de grappes.

Gel

Quelques parcelles ont été touchées par des dégâts de gel de faible ampleur, du 08 au 09 avril, sur le secteur littoral (Torreilles) et la plaine d’Estagel.

Grêle

On dénombre quatre épisodes de grêle sur la campagne 2023.

  • Le 23 mai avec des dégâts de faible importance sur les communes de Maury et Trevil-lach.
  • Le 25 mai sur Canet-en-Roussillon, avec une faible intensité de dégâts.
  • Le 6 juin sur Caudiès-de-Fenouillèdes, avec une faible intensité de dégâts.
  • Le 09 juin avec des dégâts faibles sur les Aspres et la Moyenne Vallée de la Têt et des dégâts localement importants sur la Moyenne Vallée de l’Agly.
  • Le 24 juillet sur Caramany et Bélesta.
  • Le 29 juillet sur la Moyenne Vallée de la Têt, le Ribéral (Millas) et les Aspres (Thuir – Trouillas – Ponteilla) avec des dégâts sur grappes pouvant aller jusqu’à 60 %.
  • Le 12 septembre avec des dégâts sur de nombreux secteurs du département où la vendange n’était que partiellement récoltée :

                - Secteur Canohès - Pollestres – Ponteilla – Trouillas –Thuir : 30 % à 100 % (Canohès et Ponteilla sont les communes les plus touchées).
                - Secteur Terrats – Fourques : 30 % à 80 %.
                - Secteur Canet-en-Roussillon – Cabestany – Saint Nazaire : 30 % à 100 % (Ca-net-en-Roussillon étant la commune la plus touchée).
                - Secteur Latour-de-France – Planèzes : 80 % à 100 %.
                - Cassagnes : 60 %.

Il s’agit des plus gros secteurs touchés. Les pluies de forte intensité ont touché une large partie du département avec par endroits des cumuls proche des 100 mm en quelques heures. De nombreux impacts de grêle ont été recensés localement.

 

Incendies

Un premier incendie survenu le 16 avril sur les communes de Banyuls-sur-Mer et Cerbère a détruit 1000 ha de végétation. Des parcelles en vignes ont été partiellement détruites.

Un autre incendie d’importance survenu le 14 août sur les communes de Saint-André, Sorède et Argelès sur mer a détruit 500 ha de végétation. Là encore des vignes ont été impactées, souvent sur les contours, mais également à l’intérieur pour certaines d’entre elles.

Campagne phytosanitaire

Maladies

Mildiou

Le risque d’apparition de la maladie fut très faible en début de campagne végétative.

A mi-mai, les modèles annonçaient des risques de contamination sur les secteurs un peu plus arrosés des Albères et des Fenouillèdes. Toutefois sur le terrain aucun symptôme n’a été observé.

Au 22 mai quelques symptômes sans gravité sont repérés à Rodès et Laroque-des-Albères (taches sur feuilles peu à pas sporulées) ainsi qu’à Latour-de-France (début de sporulation sur feuilles et inflorescences sur une parcelle de bas-fond humide).

Du 1er au 5 juin, on observe de nouveaux symptômes de faible ampleur, souvent sur feuilles, sur les communes de Trouillas, Saint-Paul-de-Fenouillet, Canet-en-Roussillon, Rivesaltes et Collioure.

A partir de la mi-juin, suite à des pluies possiblement contaminatrices survenues entre le 20 mai et le 10 juin, les modèles indiquent des risques de contaminations en forte augmentation sur de nombreux secteurs du département. Sur le terrain, même sur les secteurs donnés comme les plus sensibles, les symptômes sont rares.

A partir du 20 juin des taches sur les jeunes feuilles sont observées sur les parcelles sensibles, tous secteurs confondus, sans développements notables de Rot Brun sur les grappes. L’absence de pluie et d’humidité sur la fin du mois de juin a limité l’installation du mildiou mosaïque.

En conclusion sur la campagne 2023, une pression mildiou observée plutôt faible sur le vignoble départemental avec des dégâts peu importants et limités à certaines parcelles sensibles.

Oïdium

La pression est importante dès le début de campagne avec de nombreux drapeaux visibles début mai sur les cépages sensibles (Chardonnay, Carignan...) et des démarrages assez précoces sur Grenache visibles dès le 05 mai.

A mi-mai la maladie est bien installée avec des symptômes parfois importants sur feuilles et inflorescences sur Chardonnay, Carignan, Roussanne, voire parfois sur Grenache.

Une période ventée sur la période du 07 au 20 mai a empêché, dans de nombreuses situations, la protection sur la période de forte sensibilité d’encadrement de floraison (floraison qui s’est déroulée entre le 15 et le 25 mai selon les cépages sur la zone de Plaine). Des dégâts importants sur grappes et feuillages avec des pertes quantifiables, notamment sur Chardonnay, ont été déjà à déplorer dès la période de nouaison.

La maladie a logiquement continué sa progression sur les parcelles atteintes jusqu’à la période de début véraison. Sur les parcelles saines au moment de la fermeture de la grappe, quelques symptômes tardifs sur feuilles ont pu être observés, sans gravité.

En conclusion sur la campagne 2023, une pression précoce et soutenue a été observée avec des incidences parfois importantes sur la récolte.

Black-Rot

Quelques taches sur feuilles ont été observées mi-juin sur les secteurs Aspres 1ers Coteaux et Bas Conflent, sans symptômes sur grappes.

Globalement la pression a été quasiment inexistante sur le vignoble départemental durant la campagne 2023.

Ravageurs

Eudémis

Des pontes de 1ère génération ont été observées sur les secteurs Cru Banyuls et Plaine Nord Tech uniquement. Sur ces secteurs la pression a été faible à moyenne, excepté sur quelques parcelles sensibles sur la zone littorale du Cru banyuls présentant des glomérules à des taux plus élevés. En 1ère génération l’insecte a été très peu présent sur les autres secteurs du département.

La 2ème génération a été présente sur l’ensemble du vignoble départemental à des niveaux de pression jugés faibles à moyens selon les secteurs.

La 3ème génération a connu le même scénario avec des dépôts de pontes sur l’ensemble du vignoble départemental (premiers dépôts de ponte observés du 17 juillet pour les zones les plus précoces au 23 août pour les zones tardives) et des pressions plus importantes sur les secteurs Plaine Nord Tech et Cru Banyuls. Sur ces deux secteurs des dépôts de pontes conséquents au-dessus des seuils d’acceptabilité ont été notés sur la 2ème phase du cycle, obligeant certains exploitants à maintenir une couverture phytosanitaire tardive.

Globalement sur la campagne on a observé un niveau de pression faible à moyen avec localement sur les secteurs Plaine Nord Tech et Cru Banyuls des pressions plus importantes et des dégâts préjudiciables à la récolte.

Pyrale (Sparganothis pilleriana)

L’insecte habituellement observé sur le secteur Plaine Nord Tech a été peu présent sur la campagne 2023.

La fréquence des larves observées mi-mai sur les parcelles les plus sensibles (entre 30 et 50 %), peu inquiétante, ne nécessitait pas d’intervention phytosanitaire spécifique.

Pyrale du Daphné (Cryptoblabes gnidiella)

Les 1ers papillons ont été capturés dans les pièges à la fin du mois de mai.

Dès la fin du mois de juin on pouvait facilement observer des larves à l’intérieur des grappes sur les secteurs précoces, à des niveaux supérieurs aux années précédentes.

Autour du 05 juillet la fréquence a augmenté avec différents stades larvaires visibles au sein des grappes sur les secteurs Plaine Nord Tech, Aspres, Moyenne Vallée de l’Agly.

Jusqu’au 20 juillet moins de larves ont été observées dans les grappes mais le fort piégeage dans cette période laissait craindre un prochain cycle de pontes et des développements larvaires dans les grappes importants et donc une nouvelle augmentation de la fréquence de larves.

A partir du mois d’août des foyers parfois importants et préjudiciables à la récolte ont été observés sur des secteurs sensibles et notamment sur les Aspres (secteur Ponteilla/Pollestres) et la Plaine Nord Tech (bande littorale).

La biologie de ce ravageur est complexe et reste insuffisamment connue. Les techniques de lutte dont disposent les viticulteurs (insecticides, confusion sexuelle…) ne sont que partiellement efficaces. Le développement de ce ravageur et les dégâts importants qu’il peut engendrer restent un souci technique important pour les viticulteurs.

Une large partie du vignoble départemental semble désormais concernée par la présence de ce ravageur, trop souvent mal identifié par les viticulteurs.

Cochenille farineuse

Elles ont été observées sur la Plaine Nord Tech bande littorale à des fréquences supérieures aux années précédentes.

Le risque de dégâts direct est faible mais un lien a déjà été fait entre la présence de ces cochenilles et celle de la Pyrale du Daphné.

Flavescence Dorée

La maladie reste présente sur l’ensemble du vignoble.

Au cours de la campagne 2023, des cicadelles vectrices ont été observées sur l’ensemble du vignoble départemental ainsi que de nombreux ceps atteints isolés ou non.

Malacosome du Portugal et Lachnaia Paradoxa

Ces ravageurs secondaires sont de plus en plus présents sur le vignoble départemental depuis ces dernières années.

En 2023 on les a observés de façon importante dès le début du mois de mai sur les parcelles précoces. Ils ont tendance à se concentrer en très grand nombre sur les mêmes souches, jusqu’à les défolier quasiment intégralement.

Certaines parcelles, principalement des vignes très sujettes au stress hydrique avec des démarrages de croissance végétative ralentis, ont été fortement impactées par ces coléoptères en 2023.

Les insectes quittent les parcelles à la fin du mois de mai après la période d’accouplement. Il n’existe pas de moyen de lutte homologué sur vigne concernant ces coléoptères. 

Bilan des mesures préconisées

Le mildiou a pu être facilement géré par l’utilisation en préventif de quelques produits positionnés avant les pluies contaminatrices sur les secteurs plus à risques. L’utilisation de produits cupriques à doses réduites a été dans la plupart des situations suffisante pour une bonne gestion de la lutte, qu’on soit en bio ou en conventionnel.

La gestion de l’oïdium a été plus compliquée en bio sur cépages sensibles. En effet, avec un démarrage fort de la maladie et des produits utilisés (soufres parfois complémentés de spécialités de biocontrôles tels que Armicarb ou huile essentielle d’orange douce) de faibles rémanences, la période ventée et sensible d’encadrement de floraison a parfois été mal couverte avec des dégâts parfois importants à la clé.

Sur la pyrale du Daphné le bilan est décevant. Sur les secteurs les plus touchés, l’utilisation d’insecticides (Emamectine en conventionnel ou Spinosad en bio) souvent positionnés en double emploi au moment de la lutte eudémis de 3ème génération, a obtenu des résultats partiels uniquement. Le renouvellement en bio à l’aide de Tricholine Vitis n’a pas obtenu les résultats escomptés. Peu de viticulteurs utilisent des Bacillus thuringiensis ou la méthode par confusion sexuelle pour des raisons de coûts et d’interrogation sur l’efficacité. Les références manquent et les techniques restent à améliorer.

Sur Eudémis, dans l’ensemble, sur les secteurs à faible et à moyenne pression, la méthode de lutte par confusion sexuelle a encore fait ses preuves. Quelques mauvais résultats ont été relevés localement sur des parcelles du Cru Banyuls, notamment sur la 1ère génération. Sur la 3ème génération les résultats ont été décevants (plus de 10 larves pour 100 grappes) sur des parcelles suivies dans les Aspres – secteur Pollestres.

 

 

 


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